Bon sang ! De quoi se mêle le président sénégalais ?
- Par Momar Mbaye
- Publié 11/8/2010
- Politique
- Pas de vote
Momar Mbaye
Momar Mbaye est né en 1977 àThiès, ancien élève de l'école Germaine Le Goff et du Collège Malick Sy àThiès. Il obtient son Bac en 1998 au Lycée Malick Sy, un Deug de Sciences Politiques et une licence d'anglais àl'université Gaston Berger de Saint-Louis. Momar est titulaire d'un Master 2 d'anglais àl'université de Haute Alsace àMulhouse en 2006 et d'une licence de Sciences de l'Education et de la Communication en 2008. Il est correspondant aux Dernières Nouvelles d'Alsace àMulhouse depuis mars 2009.
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« Un aliéné, aux commandes d’un navire, ne le mène jamais à bon port » :
La courtoisie et la bienséance requièrent qu’on garde le silence, pour ne pas dire une certaine neutralité dans des circonstances comme celles que traverse la Côte d’Ivoire en ce moment, après dix ans d’instabilité politique couronnée par un dialogue politique fragile. En pleine « tempête » électorale, et suite aux rappels des ambassadeurs dans les deux pays, les ressortissants sénégalais vivant à Abidjan se passeraient volontiers d’un énième incident diplomatique qui mettrait leur vie en danger comme c’était déjà arrivé par le passé. Et cela, Wade n’a pas l’air de s’en soucier.
Si la communauté internationale a salué à juste titre les résultats sortis des urnes ivoiriennes il y a quelques jours, elle ne pourrait toutefois rester aphone devant l’ingérence dont a fait montre le président sénégalais, qui, en lieu et place des Ivoiriens, s’est arrogé le droit de désigner publiquement un candidat, en recevant des leaders et émissaires de l’opposition ivoirienne, d’une façon aussi flagrante qu’intéressée. Les visites d’Alassane Ouattara et de Jeannot Ahoussou à Dakar, ont bel et bien l’air d’une conspiration. Encore une fois, c’est l’argent du contribuable sénégalais qui sert de monnaie d’échange, étant donné que c’est Wade lui-même qui a affrété un avion. De Nouakchott à Abidjan en passant par Conakry, Paris et Washington, Wade multiplie les incidents diplomatiques et se crée des ennemis, inutilement. Pourvu que Gbagbo, qui n’a pas manqué de prétexte pour reporter l’organisation des élections, ne profite pas de cette occasion pour saboter le processus électoral en cours, tout bonnement, replongeant de fait le pays dans l’instabilité.
Récemment, Wade était accusé de financer les rebelles ivoiriens auxquels il aurait attribué des passeports diplomatiques. Aujourd’hui, le président sénégalais court le risque de se voir accuser de financer la campagne électorale d’Ouattara. Et comme dit l’adage, lorsqu’on est accusé d’anthropophage, on doit éviter à tout prix de se retrouver en public, tenant dans ses mains des ossements de nouveau-né.
Momar Mbaye
mbayemomar@yahoo.fr .